Spéciale CROUPIERS (Suite et Fin)

Voici donc les trois dernières interviews promises : Geoffreydoco, ameucaoboy et Wylke. Ces deux derniers ont cessé leur activité, mais leur expérience m'a paru intéressante. J'ai essayé au travers de mes questions couvrir tous les champs de cette profession. J'espère ques ces deux newsletters vous auront permis d'avoir un regard plus précis sur cette profession et que vous aurez pris beaucoup de plaisir à les lire !

Interview de GeoffreyDoco

Xavier : Peux-tu te présenter en quelques mots?

Geoffrey : Geoffrey Doco 24 ans, présent sur le forum depuis environ 3 ans. Je ne suis pas vraiment actif mais je suis quotidiennement la vie du forum.

Je baigne dans le monde du jeu depuis tout petit (monopoly, belote, tarot, yathzee, risk, échecs, rumikub, scrabble et tout ce qui se joue en société). Puis, j'ai passé beaucoup (énormément) de temps à Magic the Gathering (jeux de cartes). J’y passais sans problème 3 à 4 heures par jours au minimum pendant plusieurs années, j'ai voyagé pas mal grâce à ce jeu et gagné un peu d'argent avec. J'ai écrit un bon nombre d'articles théoriques et report de tournois dans le temps.

Puis, c'est il y a environ 4 ans que c'est avec ces joueurs de magic que j'ai découvert de poker. Mais chose particulière, on ne jouait qu'en limit à cette époque dans ce groupe de joueurs. Au final c'est vraiment l'idéal pour commencer et apprendre vraiment les concepts de poker, on a vraiment tous progressé très vite. J'ai commencé à lire des bouquins, pas mal d'ailleurs...

Et c’est naturellement, de fil en aiguille qu’on arrive sur PKL.

Xavier : comment devient-on croupier ?

Geoffrey : Ayant fini mes études (école de commerce), j'ai toujours eu du mal à trouver quelques chose qui me plaise vraiment et qui me permette au moins de gagner ma vie. Et puis par hasard, zaton a posté une annonce sur PKL. A la base, il cherchait des croupiers pour une tournée de tournois de poker. Après un bref entretien, j'ai passé un mois de formation en interne à St Amand, deux fois par semaine. Puis finalement cette tournée de poker aura été retardée puis transformé en PPT (qu'on ne présente plus). Puis le casino a ouvert ses premières tables de Cash Game, et j'ai été embauché dès le premier jour en CDI, en octobre 2007. Je dealais uniquement en cash game à l'exception du ppt, je dealais parfois le Blackjack et le Stud Poker de casino, mais ce ne sont pas des jeux que j'affectionne particulièrement par rapport au poker. En Septembre 2008, j'ai demandé ma mutation au Chatam pour dealer uniquement les tournois. L'organisation à St Amand spécialise les croupiers soit dans le cash Game, soit dans les tournois bien que chaque croupier puisse en cas de défaillance de l'un ou de l'autre changer de côté.

En quoi consiste mon travail, c'est beaucoup plus compliqué qu'il n'y parait. Mais, je n'ai vraiment pas envie de paraphraser clubpoker qui a un très bon dossier là dessus:

http://www.clubpoker.net/poker-live/croupier-poker,167/devenir-croupier-poker,174/metier-croupier,359/1

En lisant bien le dossier on se rend compte du vrai travail de croupier, ce n’est pas juste donner les cartes et appliquer le règlement. Le faire à fond demande un niveau de concentration extrême et encore c’est que du THNL, quand le Omaha en PL arrivera ça sera encore autre chose.

On peut apprendre à être croupier au pasino ou par une école spécialisée. Mais, c’est vraiment sur le terrain qu’on apprend le métier et qu’on apprend à le comprendre vraiment. Il y a beaucoup de croupier qui sont venus et qui sont repartis assez vite. Croupier de poker est un métier très jeune en France, on n’a pas la même expérience qu’aux Etats-Unis ou même outre-manche. Mais, le niveau global est en train de monter, on a encore tous énormément à apprendre.

Xavier : on entend dire tout et n'importe quoi sur la rémunération des croupiers..Qu'ils ne sont payés qu'au pourboire, ou qu'au contraire ils ne touchent rien de ceux ci...Peux-tu rétablir la vérité une fois pour toute?

Geoffrey : Alors tout d'abord, il faut savoir qu'être croupier ne nécessite aucun diplôme à St Amand (même pas le bac), il y a des formations internes hebdomadaires et on apprend beaucoup plus sur le terrain que dans ces écoles de croupiers.

Le salaire de croupier consiste grosso-modo en : Smic+majoration heures de nuits+primes de déplacement+intéressement annuel+dépassement éventuel du pourboire.

En gros, la part Smic du salaire est financée exclusivement avec les pourboires, et si le montant des pourboires n'y arrive pas le casino complète pour arriver au Smic.

Xavier : Quelles sont les perspectives d'évolution dans la profession ?

Geoffrey : Les casinos connaissent actuellement une grosse baisse de leur chiffre d'affaire dû au contexte économique global, et ce malgré la bonne santé du secteur poker. Les promotions et augmentations de salaires ont été gelées en interne cette année. Sinon, le schéma croupier/chef de jeu/responsable secteur(ou MCD)/directeur de casino est le schéma organisationnel global.

Xavier : d'après toi, quels sont les bons côtés, les avantages liés à ce métier ?

Geoffrey : Le travail de nuit si on aime travailler la nuit. Etre au cœur du jeu, il n’y a pas beaucoup de métier qui le permettent. On est des professionnels du jeu. Par rapport aux joueurs pros, on a pas la même variance, et on cotise pour la retraite. Etre croupier est un rare métier aujourd’hui qui ne demande aucun diplôme.

Et le gros bon côté, mais c’est peu être une exception, c’est la super ambiance qui règne entre les croupiers.

Xavier : les mauvais côtés ?

Geoffrey : Il y en a beaucoup, mais il ne faut pas s’arrêter là, il y a des sacrifices nécessaires. Le travail de nuit ; c’est pas facile, on se trompe une fois sur deux entre les bonjour et les bonsoir. Ca entraîne des heures de sommeils mal réparties.

On peut pas jouer à St-Amand.

On a très peu de week-end : un par mois au cash-game, beaucoup moins aux tournois.

Beaucoup de pression et de stress générés à la fois des clients, mais aussi de la hiérarchie et aussi de soi-même quand on cherche constamment à bien faire.

Xavier : quelle est la "journée" type d'un croupier ?

Geoffrey : Vendredi dernier c’était type freezout 57€

14h On ouvre un œil pas très frais de la soirée de la veille.

15h On part en pantoufle acheter un croissant.

19h15 Arrivée et revue des effectifs au chatam.

19h30 Mise en place des tables, des logiciels, des jetons.

20h Entrée des joueurs

2h30 Fin du tournoi, les plus chanceux auront eu 30min de pause.

3h Début du petit after une demi-heure max parce qu’on est tous naze.

8h Il fait déjà jour, faudrait aller dormir.

Xavier : quelles sont les erreurs les plus fréquentes auxquelles vous devez faire face ?

Geoffrey : De loin, le joueur étourdi qui n’a pas remarqué qu’il y avait quelqu’un d’autre dans le coup et qui jette son jeu. Honnêtement, 100% des erreurs des joueurs viennent de problèmes de concentration.

Xavier : es- tu joueur toi même ? Est-ce facile à lier les deux ? N'y a-t-il pas une part de frustration ?

Geoffrey : Je crois que si je n’étais pas croupier, je ne jouerais plus. J’aimerais vraiment participer à des tournois comme le PKL avec beaucoup de joueurs et son buy-in très accessible, mais ça n’existe pas à moins de 1000km. Alors, il y a Namur, Reims ou Paris, mais bon ce n’est pas la même chose et c’est loin. Et comme j’affectionne plus particulièrement les variantes, je ne trouve vraiment mon bonheur que sur le net. Ces parties sont vraiment trop rares en live.

Xavier : quel profil de joueur rencontres-tu autour d'une table de poker au pasino ?

Geoffrey : A très faible niveau (10%), n’essayez pas de les lire, ils ne savent même pas ce qu’ils ont. Ne savent pas s’évaluer, ce sont eux qui vont mettre passivement leur 10 000 jetons avec du AJ ou payer 2 bet puis folder à la rivière avec leur AK et payer leur tirage jusqu’au bout.

A faible niveau (50%), les joueurs ne bluffent jamais ou c’est écrit sur leur nez. Leur acting est vraiment tellement ridicule que ça en devient grossier. Sur un 3-Bet, vous pouvez folder ak/qq sans soucis dans les 3/4 premiers niveaux. Ce ne sont pas des Suédois, un min-bet = fuyez. Ils sont tight passifs. Mais ils n’auront pas la patience d’un long tournoi, et plus les blinds seront élevés plus ils joueront mal.

Les joueurs moyens (30%), attention beaucoup de régular, beaucoup n’ont aucun talent et n’en n’auront jamais, mais ils ont une grosse expérience. Les statistiques, ils connaissent à force de prendre des coups « finalement jj vs 77 ce n’est pas 50/50 soit je touche soit tu touches ». La plupart sont assez « larges », et parfois agressifs, ils sont déjà plus imprévisibles.

Les bons joueurs (10%), jeu souvent solide, très agressif, capable de s’adapter à la table, ils ont un bon bagage théorique, certains d’entre eux peuvent aller chercher des infos et les exploiter en dehors du jeu.

Les joueurs excellents (~1%), quasiment introuvables à St-Amand, ils ne viennent qu’aux gros tournois, ou quand de grosses tables de cash ouvrent. Totalement imprévisibles, ils peuvent jouer une main de plusieurs façons. Ils connaissent le stack de chacun à 3% près et ce, à chaque main et les yeux fermés. Ils rentrent dans la tête de chacun. Leurs yeux sont constamment en mouvement sur la table et sur chacun et quand ils s’arrêtent sur vous ils connaissent votre stealing, pushing, re-stealing et calling range comment vous allez réagir face à chaque autre joueur dans toutes les positions et face à chaque adversaire, soit un nombre d’informations énorme. Ils trashtalkent juste ce qu’ils ont besoin. Ils n’exposent pas de grandes théories à la « le poker c’est … ».
 

Interview de Ameucaoboy


Xavier : Peux-tu te présenter ?

Marc : Bonjour je m'appelle Marc et je suis membre du forum depuis Novembre 2006. Originaire de Troyes, j'ai découvert ce site totalement par hasard en tapant Poker Lille dans Google afin de voir ce qui se faisait sur la ville... Je fût fortement surpris! J'ai donc par le biais de Florian pû jouer ma première partie sur Lille. Les discussions et les commentaires apres chaque coup, le niveau des joueurs m'impressionnait. Je voyais bien que le niveau à Lille n'avait rien à voir avec le niveau qui avait chez moi a Troyes.

Xavier : Tu étais plus souvent en salle de cash qu'au Chattam. Est-ce à dire qu'il y a des croupiers spécialisés pour l'un et l'autre ? Comment se fait le choix ?

Marc : je devais à l'origine dealer pour le PPT, c'est la première chose que mon chef (Zaton) m'a proposé, mais après ma formation, la salle de cash game a ouvert et j'ai donc commencé par là pour finalement y rester. Le Chattam ayant ouvert après , il y a eu une seconde vague de croupiers, c'est à ce moment que des croupiers comme David (Patrick Cruel) sont arrivés.

On ne peut pas dire qu'il y a des croupiers spécialisés uniquement pour le cash game et d'autres uniquement pour les tournois, mis a part quelques règles qui diffèrent selon le format et le fait de savoir tabler ses pots( monter les jetons de façon lisible pour que le floor puisse aisément controler le montant du pot), un croupier habitué des tournois peut travailler en cash game et inversement.

Il est cependant vrai que dealer au Chattam est totalement différent que de dealer dans la salle de cash game, l'ambiance y est totalement différente, les joueurs sont plus concentrés au Chattam, tout le monde est là pour perfer et tout le monde est là pour la même raison, gagner! La concentration est maximale pour tout le monde, le silence et le calme sont très appréciables pour le croupier. Une table calme permet de se concentrer pleinement sur son travail sans s'égarer.

Au cash game l'ambiance est totalement différente, on va dire qu'il y a beaucoup plus de testostérone dans l'air car les joueurs ne subissent pas les mêmes pressions. En effet jouer un tournoi à 80€ ce n'est pas comme avoir posé une cave max en 5€/10€ devant soi, et il faut savoir parfois canaliser les joueurs, je pense que la différence se fait à ce niveau là. Il faut vraiment avoir un tempérament d'acier et se faire respecter et faire respecter ses décisions, et cela autant en étant croupier que floor manager. Mais il faut aussi avoir le petit mot sympathique pour le joueur qui vient de se prendre un bad beat et savoir être compréhensif, sur ce point la avoir une sensibilité au jeu et être passionné est vital pour être un bon croupier je pense.

Xavier : Quel est le profil des joueurs autour d'une table de cash games ?

Marc : On voit de tout autour d'une table de poker, je pense que le profil des joueurs de cash game est le même qu'en tournoi, c'est a dire assez hétéroclite. On y retrouve des joueurs issus de tout pays, de toutes les Catégories scio-professionnelles mais il y a quand même beaucoup plus d'hommes que de femmes.
Après il y a quelques regular que l'on voit quotidiennement, la majeure partie d'entre eux le sont car leur niveau de vie le permet, ils fréquentaient le casino bien avant que le hold'em soit légalisé en France et avec le temps et quelques pertes,passage obligatoire pour tout le monde, ils s'améliorent, mais pour certains il y a une approche plus professionelle on va dire, car le poker c'est ce qui les fait vivre et là ils se doivent d' avoir une très bonne gestion de leur BR. Le poker, c'est leur vie, leur quotidien, ils s'assoient à une table de poker comme on se met au volant de sa voiture, leur humeur du jour est le reflet de leur précédente session. Ces joueurs, on les retrouve sur les 5/5, 5/10 voire plus.
On y voit aussi tous les soirs des joueurs qui sont là car c'est un effet de mode, du mec qui bosse dans le bâtiment au footballeur pro, pour certains ils connaissent tout juste les règles et peinent à jeter leurs jetons au millieu de la table. Ils regardent les cartes en les collant contre leur poitrine et ils ne comprennent pas pourquoi folder uniquement lorsque c'est à leur tour de parler et pas avant est important, bref des cibles pour les joueurs plus expérimentés.

Au plus basse limite, 2€/2€ on retrouve surtout des étudiants et des joueurs on line. C'est une table qui est également pleine de regular et le niveau n'est pas forcément moins bon car ce n'est "que" de la 2/2. Bien que la relance de base préflop soit assez faible, elle est beaucoup plus respectée et de façon générale on va dire que les coups sont beaucoup plus cohérents en 2/2 qu'en 5/5 , 5/10. Certains font leur classe, construisent une BR pour passer au niveau supérieur, bizarrement on ne voit pas de joueurs faire le cheminement inverse, c'est a dire descendre de limite.

Xavier : Peux-tu nous raconter une anecdote marquante qui t'es arrivée en tant que croupier ?

Il y a beaucoup d'anecdotes marquantes, dont une qui m'est arrivée lors d'une étape du PPT, celle de Forges les eaux où j'ai pu d'ailleurs te croiser avec Hervé Martinage et Franck Cart. Ca se passe dans la salle télévisée, la chaleur qui regnait dans cette salle etait étouffante avec tous les spots TV, des ventilateurs ont donc été installés pour le confort de tous. Je reviens de pause pour m'installer a une table, la bulle etait proche, les joueurs sont crispés, les antes font mal... Je le ressens dès que je m'assois à la table. Tout ce passe normalement jusqu'au moment ou en donnant la seconde carte d'un joueur,le ventilateur qui tourne derrière moi souffle et retourne la carte pour devoiler un As de coeur. Vu l'enjeu du tournoi et l'approche de la bulle imaginez un peu l'état du joueur! Et bizarrement il se trouve que le plus enervé dans cette affaire ce fut moi, je me suis retourné et j'ai passé un gros savon au chef de table derrière moi, bref le ventilateur fût immédiatement coupé et j'ai donc donné la carte brûlée du flop à ce pauvre joueur qui était short stack. Il m'avouera ensuite que sans ce coup de malchance il aurait enfin pû retourner les As qu'il attendait depuis le début du tournoi, mais il ne m'en voulait pas car il a quand même su remporter le coup et se qualifier pour le Main event.

Une seconde anecdote très courte mais ce fût pour moi un grand moment : nous avions monté un soir une table à plus grosse limite pour la venue de Patrick Bruel, une 20/40. La table est pleine d'habitués, tout le monde est la et veut se mesurer à PB, lui mettre un bad beat, lui chatter dessus quoi! Vers 00h30 Bruel arrive, tout le monde le regarde, certains joueurs le prennent en photo(ce qui est strictement interdit dans un casino!) bref tous les joueurs ne s'occupent plus de leur cartes mais de la venue de la star qui s'assoit. Premier contact: un joueur: "Hey Patrick j'ai acheté ton DVD!" et là, fou rire général a la table....à part P14B qui a bien compris le sens de la blague!


Interview de Wylke


Xavier : Peux-tu te présenter ?


Vivien : Je m'apelle Vivien j'ai 24 ans, ancien joueur et arbitre de magic, c'est comme ca que j'ai découvert le poker en 2005 (de nombreux amis s'y mettant), ma première partie remontant à une soirée pizza où je servais juste à tenir les cartes et donner mes thunes.
Etant donné la grande réussite de ma première partie, le jeu m'intriguait un peu mais je ne m'y suis pas interessé plus que ça au départ.
Début 2006 je commence à m'intéresser un peu plus au poker, fouine un peu sur le net à la recherche d'articles stratégiques et m'inscris sur pokeralille et clubpoker pour trouver des parties et surtout progresser. Je dépose mes premiers $ sur internet et depuis j'ai parcouru un petit bout de chemin.



Xavier : En quoi consistait ton boulot au Pasino exactement ?

Vivien : J'ai commencé à table comme croupier, pour ensuite être assez rapidement et régulièrement "chef de table" (floor en fait). Les roles du floor en tournoi et en cash game sont un peu differents, Pour ce qui est du cash, le travail consiste plus en surveillance à la fois des joueurs et des croupiers.
Il faut vérifier qu'il n'y ait pas d'erreurs que ce soit dans la lecture des boards, lorsqu'il y a des pots extérieurs, dans la taille du pot final et le prelèvement, voila en gros pour la surveillance du croupier.
Pour ce qui est des joueurs il s'agit surtout d'éviter la triche que ce soit le rat holing (joueur qui retire des jetons de son stack pour diminuer la taille de son tapis), la collusion... mais le floor peut aussi être là pour aider les débutants, bien évidemment pas en leur donnant des conseils stratégiques mais en leur expliquant le déroulement de la partie, les erreurs "techniques" à ne pas commettre, ce genre de chose, le croupier n'a pas forcement le temps pour cela.
Evidemment en cas de litige nous sommes aussi là pour prendre des décisions, souvent suite à une erreur technique d'un joueur ou d'un croupier, certaines situations étant très simples à réparer et d'autres beaucoup plus complexes, les capacités d'analyse étant importantes pour prendre la meilleure décision possible.
Enfin il s'agit également d'un peu d'organisationnel, il faut gérer les encaisses et faire des changes au cours de la soirée de façon à toujours avoir de la monnaie pour le prélèvement, il faut gérer les effectifs pour le holdem en fonction du nombre de tables et des personnes disponibles avec le chef de partie, s'occuper des "casser des tables" quand le nombre de joueur sur chacune est restreint, s'assurer auprès de la caisse lorsqu'une nouvelle table ouvre que les joueurs arrivants aient suffisamment de petites valeurs dans leur cave pour jouer etc...


Xavier : Quelle était la nature de ton contrat, et pour quelles raisons as-tu arreté ? Que fais-tu maintenant ?

Vivien : J'ai été employé comme croupier débutant au mois d'octobre 2007 pour le texas holdem. Les raisons sont vraiment multiples et c'est sans doute leur accumulation qui m'a poussé à arrêter.
Le rythme de vie est très particulier, je n'avais plus de vie sociale, les seules personnes que je voyais en dehors du casino étaient des employés du casino calqués sur le même rythme. Je n'ai quasiment pas vu ma famille et mes amis pendant que je travaillais à Saint Amand.
D'autre part je me suis vraiment investi dans le métier, j'ai toujours cherché à améliorer "le poker" que ce soit en cherchant toujours comment être au top à titre personnel, améliorer la rapidité (et donc la rentabilité) du jeu, satisfaire les joueurs etc... J'ai vite eu plus de responsabilités (en passsant floor rapidement).
Je me suis investi parce que j'aime le poker et j'avais envie de participer à son développement dans les meilleures conditions possibles. Néanmoins j'aurais aimé un peu plus de reconnaissance et pas seulement orale. tout le monde était très satisfait de mon travail (que ce soit mes supérieurs ou les joueurs), mais ca m'apportait surtout le droit de bosser plus que les autres.
Forcement la motivation au bout d'un moment diminue quelque peu. Occuper un poste et être payé pour un poste inférieur (ce qui est d'ailleurs illégal) ca ne m'emballait pas plus que ca et jen ai eu marre d'être pris pour un con. J'ai eu une opportunité intéressante d'émmenager sur Lille qui m'a fait prendre ma décision définitive d'arrêter de bosser au Pasino.
Actuellement je vis en jouant au poker online.


Xavier : Je sais que tu es un bon joueur on line à toutes les variantes. Est ce que bien que les autres variantes ne soient pas encore jouées au Pasino, vous êtes formés à dealer tout type de jeux ?

Vivien : Nous apprenons à dealer également des jeux de casino (roulette, blackjack, stud poker...). Pour ce qui est du poker nous sommes juste formé au NL Holdem. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de monde d'ailleurs au sein du groupe qui serait capable de former des croupiers pour dealer du HORSE par exemple.
Il faut savoir que certains croupiers en commençant leur formation n'ont jamais entendu parler d'un brelan ou d'une quinte, je n'imagine même pas s'il fallait former tout le monde au omaha8 pot limit ou au stud hi/lo. Les débutants seraient sans doute vite découragés. Ce n'est déjà pas forcement évident pour un joueur habitué à jouer des variantes exotiques, pour un joueur sans connaissances des jeux ou un néophyte ca doit être vraiment folklorique.

Xavier : Peux-tu nous raconter une anecdote qui te serait arrivé en tant que croupier ?


Vivien : Lors du PPT à Cannes, je suis à la table de Mickael Mizrachi et de Scotty Nguyen. The grinder fold 34o et ses cartes se retournent lorsqu'il les jette, Scotty lui dit qu'il est nit mais que du coup il doit jeter ses cartes, le bouton paye et se retrouve en Hu contre la BB. Flop 346, BB check le bouton mise et remporte le coup, notre virulent vainqueur du HORSE nous dit qu'il a jeté 44 preflop à cause des cartes brulées et le bouton retourne 57s pour quinte max.D'autant plus amusant que j'avais sorti la veille Phil Ivey sur le même genre de flop avec set contre quinte.

 

A Vos Agendas :

Sur Winamax : N'oubliez pas les prochaines dates pour le championnat road to Vegas :
- 27 Avril 2009
- 18 Mai 2009
- 1er juin 2009

N'oubliez pas de suivre et d'encourager les équipes de Pokeralille présentes aux stade 2 du King5 de Winamax : les Winneralille, la dream team pokeralille, la md team, Sic Team!!!, Smoke On The Water, PKL4LV, Dance with us ?, les C sur la table, les take the apero, les fishsickteams.

L'étape 2 aura lieu le mardi 28 avril 2009 et le mardi 5 mai 2009.

Au Pasino de Saint-Amand :

Le traditionnel tournoi Pokeralille à la fin du mois de Mai. Qui pour relever la (encore) très belle performance de Tostaky lors de la dernière édition ? (deal à 3 joueurs).

Pour les amateurs de structures magnifiques, n'oubliez qu'outre le Main event de l'OPP les 8,9,10 mai pour un buy in de 1300 euros (il reste des satellites 100 rebuy) et une structure EPT, il y a également un tournoi sur 2 jours à 162 euros. Attention, tournoi limité à 500 places qui pourrait être très rapidement complet...


 

Bonne lecture, Xavier Brioit et l'équipe d'admins.

 

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