Le drôle de jeu de la police au cercle Wagram

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asfrenchy
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Le drôle de jeu de la police au cercle Wagram

Messagepar asfrenchy » Jeudi 29 Décembre 2011 15:37

ENQUÊTE:

Des espèces mises sous scellés lors de la fermeture de l’établissement ont été dérobées à la PJ. L’enquête révèle des règlements de comptes entre services.

Wagram, «l’enquête maudite», comme dit un haut responsable policier ? Le cercle de jeux parisien, fermé depuis juin, n’en finit pas de créer des remous dans la police. Dernier souci : selon nos informations, «plusieurs milliers d’euros», d’après un enquêteur, ont disparu des scellés entreposés au service central des Courses et Jeux à Nanterre, parmi les espèces saisies au Wagram (154 000 euros au total). Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête préliminaire et l’IGPN, la police des polices, est saisie. «Il y a un enfoiré dans le service mais on ne l’a pas encore identifié», peste un ponte de la PJ. Qui a déjà fort à faire : un autre responsable policier déplore un «climat de règlements de comptes au sein de plusieurs directions de la PJ» sur cette affaire. Le 19 janvier, ce que les enquêteurs assimilent à un «putsch» entre voyous corses se disputant le contrôle du Wagram a eu lieu. Mais ni les Courses et Jeux, qui y assurent pourtant une surveillance, ni le président du cercle, ancien policier, ne les en ont informés. Ils l’ont su par une écoute téléphonique fortuite.

Ce 19 janvier, Jean-François R., 64 ans, trésorier du Wagram, lit tranquillement son journal quand quatre individus - dont deux anciens du cercle - débarquent et le menacent de mort. «Deux hommes s’exprimant avec un fort accent corse [lui] intimaient l’ordre de quitter immédiatement l’établissement et de ne plus y revenir», expliquera un policier. Ils cassent son téléphone et parlent de lui «couper la tête». Blême, le retraité de l’armée va illico «se mettre au vert», car il se sent «totalement dépassé». «Tout ça n’est pas mon monde», dira-t-il au juge, paniqué de se retrouver au milieu d’«une guerre entre deux gangs mafieux» : «On m’a bien dit qu’il ne fallait pas que je parle à la police.» Quand le juge lui présente les portraits des agresseurs présumés, il détourne le regard : «Je refuse de regarder les photographies.»

Benoîtement. Egalement éjecté du Wagram : son président, Honoré R., 66 ans. Avant de présider l’Association du cercle, «Nono» fit carrière aux RG, à la sous-direction des Courses et Jeux, de 1989 à 2000. Il y contrôlait les casinos. Après sa retraite, il passait «au Wagram prendre un verre». En 2004, il apprend qu’on cherche un président, «si possible quelqu’un issu de l’administration, avec une bonne moralité». Nono se dit «prêt à rendre service». Après expiration du délai de cinq ans imposé à tout policier désirant prendre des responsabilités dans les cercles, il devient président en 2005.

A-t-il oublié qu’il fut flic ? Interrogé après le putsch, l’ancien RG explique benoîtement qu’il a bien entendu dire qu’Angelo Guazelli, qui passe aux yeux de la police pour un parrain corse, «avait des intérêts dans le cercle». Honoré R. a dîné deux fois avec lui et constaté qu’Angelo Guazelli s’occupait de certaines embauches. Mais il s’est bien gardé d’en avertir ses anciens collègues. Il ne les a pas informés non plus du putsch, que le site Bakchich et le Monde ont déjà décrit.

Selon un rapport du commissaire Robert Saby, chargé de l’enquête, des «rumeurs persistantes ont signalé la présence de nombreux Corses» au Wagram dès 1997, en particulier des membres de la Brise de Mer. D’après un avocat, des éléments de ce gang bastiais «avaient souhaité avoir une antenne à Paris, une question de prestige pour eux : on y discute avec des flics, on rencontre des personnalités, le show-biz, des magistrats…» Le juge a questionné Honoré R. : «Connaissiez-vous la réputation d’Angelo Guazelli ?» Réponse : «J’avais entendu dire qu’il avait fait le voyou à une époque…» Un enquêteur l’a mauvaise : «Là, y’a un problème. Un flic qui touche une retraite du ministère de l’Intérieur ne fait rien remonter à ses anciens collègues ? C’est un manque de loyauté.»

On ne peut pas dire pourtant que la police ne s’intéressait pas au Wagram : le jour du putsch, deux services le surveillaient. D’abord, les Courses et Jeux, saisis après l’arrestation d’un employé pour détention de stupéfiants. Ensuite, les RG, en «surveillance physique» de Philippe Terrazzoni, ex-membre de la direction soupçonné d’avoir coordonné le coup de force - ce qu’il conteste, selon son avocat, Me Jean-Dominique Lovichi : «Il n’est pas le deus ex machina de cette affaire.»

Les policiers ont depuis déployé une «task force» sur l’enquête, avec l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) et l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), mais ça n’a pas suffi à éteindre les soupçons de «guerre des polices». Les flics eux-mêmes ont fini par s’interroger. Quel rôle a joué le commissaire Robert Saby ? D’abord, celui d’un incorruptible, selon Philippe Terrazzoni, qui s’est plaint au juge : «Lorsque Robert Saby a pris la tête des Courses et Jeux […], il nous a tous fait subir la misère. On disait qu’il était anti-Corses et il a multiplié les opérations dans les cercles. Il a également recruté de nouveaux policiers, car il pensait que les anciens étaient trop cools. Tous les quinze jours, il y avait un contrôle de ceci ou de cela…» Pire : «Il avait une équipe de trois policiers alsaciens, ou en tout cas du Nord, très pointilleux, qui refusaient même de boire un coup.» Conclusion : «On disait que son objectif, c’était de faire fermer tous les cercles […]. Il y est arrivé.»

Dans la police, Robert Saby a l’image d’un «atypique». «Il s’investit beaucoup dans ses dossiers, les personnalise, ne lâche rien, dit un responsable policier. C’est un fonceur, un bosseur. Mais il faut le tenir laisse courte.» Fin 2008, Saby a dû être exfiltré d’Ajaccio, où il officiait à la PJ : sa voiture avait sauté dans un attentat. Son rôle dans l’affaire Wagram est devenu plus flou quand une employée du cercle placée sur écoutes a assuré que «Saby a fait un aller-retour à Barcelone à la Pefaco», société de machines à sous. Elle a entendu que le commissaire y était parti pour «chercher un travail». Après, elle dira avoir tout inventé. Mais, comme le JDD l’a révélé, Robert Saby, déçu de voir sa mutation à Toulouse refusée, s’est mis en disponibilité de la police cet été et travaille à Barcelone comme responsable de la sécurité pour International Mobile Sportsbook Company.

Pantoufler. Cette entreprise de paris sur téléphone portable compte, parmi ses actionnaires, la Pefaco. Problème : lorsqu’il était à la PJ à Ajaccio, Saby était notamment en bisbille avec l’ancien nationaliste corse Alain Orsoni, qui a longtemps lui-même travaillé pour… la Pefaco. Comment peut-il désormais y pantoufler ? La hiérarchie policière ne digère pas ce passage au privé car, selon elle, il n’aurait pas dit à la commission de déontologie que son futur employeur était lié à la Pefaco (1). «On ne l’a découvert qu’après, fulmine un responsable. Ça fait un peu mélange des genres. Il y a eu au minimum un manque de transparence.»

Plus grave : l’OCRGDF, service enquêteur concurrent, a sous-entendu que le commissaire Saby aurait pu lâcher des infos à certains mis en cause dans l’affaire Wagram. Nouveau signe d’une guerre des polices ? Un des suspects du putsch, Philippe Terrazzoni, a démenti : «A aucun moment, je n’ai été destinataire du moindre élément provenant de l’enquête du commissaire Robert Saby. D’ailleurs,je ne comprends pas la logique, pourquoi nous aurait-il renseignés pour ensuite nous arrêter et fermer le cercle ?»

A part Saby, un flic plus célèbre apparaît dans l’enquête : Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). «Il est venu une fois pour un cocktail en 2004, je crois», a raconté Michel Ferracci, ex-directeur des jeux du Wagram, aujourd’hui acteur dans la série Mafiosa. Ensuite, Ferracci l’a croisé «une ou deux fois par hasard dans un restaurant» : «Je le trouvais très sympathique. J’avais sa carte avec son téléphone.» De quoi en faire un proche du Wagram ? Squarcini fulmine du sous-entendu : «Je ne protège ni ne nourris le cercle Wagram !», dit-il à Libération. En fait, il connaît une employée qui y a travaillé dix ans, jusqu’au putsch : Marie-Claire G., qui l’appelle affectueusement «Tonton», même s’il n’est pas son oncle. Pour elle, Squarcini a contacté la PJ, au moment des interpellations de juin, afin d’expliquer qu’elle était momentanément absente de France. «Je suis juste intervenu pour éviter qu’on lui casse la porte», indique Squarcini. Elle était entrée au Wagram par un autre RG, très proche de Squarcini : François Casanova, décédé. Marie-Claire, 32 ans, connaît le patron du renseignement depuis ses 15 ans : «Je l’ai toujours vu, tous les étés, soit à Ajaccio, soit au village [en Corse, ndlr]. J’ai son numéro et je peux l’appeler en cas de besoin.»

Rien là d’illégal : cela montre juste une autre proximité entre la police et les cercles. Proximité qui apparaît aussi dans le versant financier. L’enquête a révélé que les employés étaient payés en partie au noir, en liquide, 1,5 million d’euros par an transitant des tables de jeu à leurs poches. «Pratiques mafieuses», a reconnu un employé. Des grilles répertoriant la répartition «occulte-déclaré» pour le paiement des employés ont été saisies chez une salariée. Un enquêteur s’est inquiété : «Ne pensez-vous pas qu’il est stupide de mentionner cela noir sur blanc, à moins que vous vous sentiez protégés ?» Réponse d’un autre employé : les membres du conseil d’administration «sont pour la plupart des ex-officiers de police des Courses et des Jeux, ils sont pour la plupart d’origine corse. Ils connaissaient cette pratique et donc de ce fait, je ne pensais pas qu’un jour on pourrait me le reprocher».

«Ça tarde». Les autorités espèrent changer ce mélange des genres. Depuis 2008, la surveillance des cercles est passée des RG à la PJ. «On est dans un changement de culture», explique à Libération Christian Lothion, le directeur central de la police judiciaire, patron de la PJ en France. Les Cercles et Jeux, où un service spécifique «s’assure du respect de la réglementation», alors qu’une autre division fait les enquêtes s’il y a délits, tous doivent désormais «renifler les choses, donner des renseignements». Mais «ça tarde à venir», indique un gradé. Partie civile pour le Wagram, Me Pascal Garbarini s’étonne : «Si le cercle ne fonctionnait pas selon les règles, on peut s’inquiéter que les fonctionnaires des Jeux n’aient pas alerté avant.»

On se pose une autre question : pourquoi la police tolère-t-elle les cercles ? Surtout, parce qu’ils sont une source d’infos, raconte un policier : «Comme les bourricots viennent toujours boire à la même fontaine, on est à peu près sûr d’y croiser régulièrement des voyous.» Pour Me Garbarini, il y a en la matière une «politique d’opportunité d’intervention» : «On sait que tout n’est pas clair, mais on laisse faire. Le cercle ne rime pas forcément avec lessiveuse. Mais on peut y avoir un œil tolérant. Et s’il dépasse trop les bornes, la police intervient.»

Ces dernières années, plusieurs cercles parisiens ont fermé, au grand plaisir des casinos, qui rêvent de prendre leur place dans la capitale, où ils restent interdits. Il faut dire que les cercles donnent le bâton pour se faire battre. «Ils sont souvent borderline…» soupire un avocat. La législation les y encourage. Comme l’ancien RG Honoré R. l’a expliqué, l’association dirigeant officiellement le cercle n’a «aucun pouvoir» sur la gestion des jeux : elle est déléguée à des banquiers, qui mettent leur argent personnel en jeu. Les gains sont difficiles à comptabiliser, tout se passe en liquide. Les banquiers «font ce qu’ils veulent, a expliqué un employé. Ils peuvent représenter les intérêts d’autres personnes». Selon un chef de parties, ils sont «mis en place par les dirigeants de fait». Dès lors, il peut y avoir «un arrangement» permettant «une répartition des profits à l’extérieur de l’établissement». Reste pour les enquêteurs à déterminer si de l’argent remontait effectivement du Wagram vers les gangs suspectés.


Source: http://www.liberation.fr/societe/010123 ... cle-wagram
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mars13 a écrit :[= ==)))rentre ton ventre ==)))
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Messagepar labulle » Jeudi 29 Décembre 2011 17:59

Lol, :lol: :lol:

Tu viens de briser des rêves... Tout le monde pensait que les cercles parisiens étaient tenus par les sœurs de la divine providence et que l'argent était reversé aux enfants malades :wink:
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Messagepar asfrenchy » Lundi 05 Mars 2012 15:46

Seconde vague d'arrestation dans l'affaire du cercle Wagram

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Les Offices centraux de lutte contre la criminalité organisée (Oclo) et pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) ont frappé fort ce lundi en interpellant plusieurs personnes en Corse et sur le continent. C'est la seconde vague d'interpellation après celle de juin dernier dans l'affaire liée à la fermeture du Cercle Wagram pour extorsions de fonds en bande organisée.

La principale personne recherchée, Ange Guazelli figure présumée du gang de la Brise de mer, a été interpellée à Marseille. Ce gang est soupçonné d'avoir voulu contrôler le Cercle Wagram par la force.

Lors de l'enquête menée par les différents services un système de comptabilité occulte avait été mis à jour.

Il existe un dizaine de cercles de jeux en France dont la majorité se trouve à Paris où les casinos sont interdits. Les cercles brassent une quantité très importante d'argent liquide dont 90% viendrait du poker.

Lors de leur première intervention en juin dernier, les autorités avaient annoncé vouloir faire un grand ménage dans les cercles entrainant par la même occasion de nombreuses fermetures.

Reste à savoir qui est dans le collimateur des forces de l'ordre et qui sera le prochain à tomber.

Source: http://www.poker-actu.fr/news-poker/sec ... agram_4583
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mars13 a écrit :[= ==)))rentre ton ventre ==)))
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Messagepar Bikoum » Mercredi 14 Mars 2012 18:38

Rebelote au Wagram sur Bakchich
pierre_59 a écrit :si vous disputez encore j'arrete de respirer

Christophilius a écrit :Même moi je suis pas sûr que je me stackerais.

BewareOfFrog a écrit :PH > Maths

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