Salut les tous !
Un petit coucou d'Istambul où je suis depuis samedi pour une semaine.
Très étonnante, cette ville, où la modernité le dispute aux vestiges millénaires. Je n'ai bien sûr pas le recul nécessaire, mais à force de me balader en ville, de rencontrer des gens — et principalement des jeunes au cours des deux soirées passées —, je ne peux m'empêcher de penser régulièrement aux raisons d'intégrer (ou non) la Turquie dans l'Europe. Car le fait est que dans cette capitale, on se sent aussi à l'aise et européen qu'à Stockholm, Edimbourg ou Madrid... c'est très troublant !
Mais ce qui m'a le plus étonné, c'est l'animation constante que connaît la ville le soir. Nous sommes sortis dimanche et lundi et avons passé du bon temps... jusqu'à 3h00 du matin. Alors qu'à Paris ou Lille, il faut connaître les bons coins pour trouver quelque chose d'ouvert ces jours là. Comme ce n'est pas vraiment la saison, il n'y a (semble-t-il) pas beaucoup de touristes et — quand bien même — il sont fondus dans la masses des Stambouliotes qui se rassemblent dans la multitude de cafés : les petites terrasses (dans les rues plus exiguës les unes que les autres des vieux quartiers) sont pleines en dépit de la température peu clémente (toutes sont chauffées par braseros ou chaufferettes en hauteur). Même la musique "orientale" qui, d'habitude n'est pas ma tasse de thé, est ici agréable à mes oreilles — et je ne parle même pas du rock turque que j'ai eu plusieurs fois l'occasion d'apprécier.
Evidement, je n'ai eu qu'un infime aperçu de la ville qui s'étend sur une surface invraisemblable, mais le fait est qu'on s'y sent parfaitement à l'aise. Pour jouer de comparatifs, j'irai même jusqu'à dire que la jeunesses semble aussi libre et épanouie (tenues vestimentaires, papouilles sur un banc ou dans le métro, etc.) qu'à Paris, que les gens sont plus gentils et accueillants et — grande surprise — qu'on se sent encore plus en sécurité ici que dans notre Capitale (mais là, le Guide du Routard m'avait prévenu).
Bref, je suis assez sur le cul et commence à me défaire allègrement de certains clichés que je m'étais faits sur cette ville qui m'était inconnue.
Demain et jeudi : visite de Sainte-Sophie et du Palais de Topkapi.
@+ Farlen
PS à mes amis des "C sur la Table" : pour le tournoi du King 5, je serai normalement au poste ce soir. La connexion à l'hôtel est globalement bonne, mais parfois inconstante (sans doute selon le nombre de connectés). En tout cas, je me suis déjà inscrit et ça devrait le faire.
Bons Baisers d'Istambul
Modérateurs : Forum Pokeralille, Membres du comité d'administration
Prends du bon temps, et peut etre a ce soir sur MSN. J'ai bien envie d'aller a Istanbul bientôt
www.yog-art.fr
blog sur mon séjour à vegas en 2007 et 2009 ! http://cacommencefort.blogspot.com/
Albert E.: " La théorie , c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique, rien ne fonctionne et personne ne sait pourquoi."
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- trelawney
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Istanbul et Venise sont deux villes magnifiques et pour des raisons différentes.
C'est vrai que le quartier des boites dans la corne d'or est trés animé. Et ca jusqu'à pas d'heure
Les restau prés du port de peche (me souvient plus du nom du quartier) sont super.
Je ne parle pas ds monuments ....
Mais surtout ne rate pas le grand bazar
Bonne visite
C'est vrai que le quartier des boites dans la corne d'or est trés animé. Et ca jusqu'à pas d'heure
Les restau prés du port de peche (me souvient plus du nom du quartier) sont super.
Je ne parle pas ds monuments ....
Mais surtout ne rate pas le grand bazar
Bonne visite
"calme dans la victoire et gracieux dans la défaite" Benjo
Membre du CAVE
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Ce soir, Val et moi sommes tellement sur les genoux qu'on se réserve une soirée sans sortie après notre petit resto du soir.
Hier mercredi, nous avons donc visité le Palais de Topkapi si souvent porté au nues... mais qui m'a un peu déçu. J'éviterai les précautions de langage dans ce qui suit, considérez que cela ne relève bien sûr que de mon seul point de vue.
Je dirais donc que Topkapi est l'incarnation la plus saisissante du rapport que semble avoir Istambul à l'architecture. La ville regorge de petits bijoux, mais ils ne sont absolument pas mis en valeur. Le premier indice m'a été donné lors de notre visite de la Mosquée Bleue, monumental lieu de culte d'une beauté remarquable (les voutes recouvertes de mosaïques, etc.)... mais l'ensemble est passablement gâché par un invraisemblable salmigondis de câbles pendant des plafonds — soit longs de plusieurs dizaines de mètres et espacés de seulement 1 ou 2 mètres, c'est dire... — pour soutenir des sarabandes de lustres à environ 2 m du sol. Il faut le voir pour le croire ! Imaginez des centaines de câbles pendants des plafonds de Notre Dame ou de la Chapelle Sixtine, et vous comprendrez mon émoi et ma déception. Il va sans dire que la visite est indispensable et merveilleuse, mais il y a comme un sacré hic !
Idem, donc, pour le palais de Topkapi. C'est à voir, mais le laisser-aller dans l'entretien des lieux, le manque de rénovations et certains choix discutables dans les aménagements donnent à penser que les responsables de son exploitation n'ont pas (encore) véritablement compris comment mettre en valeur un tel joyau. Il parait dès lors bien pâle comparé à Versailles ou la Cité Interdite — non pas s'agissant de la taille, ça il n'y peut rien — qui m'ont mis sur le cul tant que me sentais « transporté » dans ce qu'ils représentaient. Alors oui, il y a le Harem, qu'on peux visiter en versant doublement le prix d'entrée, avec son enfilade de salles, ses bains, ses chambres et ses petits salons. Mais les pièces sont tellement vides qu'on peine à se représenter en 3D la splendeur des lieux pourtant devinées sur certaines peintures d'époque.
Pour tout dire, j'ai ressenti beaucoup plus d'émotions en visitant l'ancienne citerne — autrement baptisée « Palais englouti » — avec la mise en lumière rougeâtre et reposantes de ses quelque 300 piliers, ses passerelles qui vous entrainent au fil de l'eau dans cette paisible forêt de pierre souterraine...
Et puis... et puis...
Et puis, aujourd'hui, il y a eu la visite de la Basilique de Sainte-Sophie. Et je dois dire que cette fois, j'en suis littéralement resté sur le cul.
Penser qu'un tel monument, proprement gigantesque, ait pu être édifié en l'espace de seulement six an (!) au Vème siècle de notre ère défie toute raison. Et tant pis si un gigantesque échafaudages empli un quart de la voute principale du sol au plafond : le lieux est si remarquable, si monstrueux de magnificence qu'on tombe littéralement sous le charme.
À toutes les échelles, d'ailleurs. Car non seulement on peut l'apprécier depuis le plancher des vaches, mais l'accès aux monumentales tribunes latérales permet de l'admirer depuis les hauteurs. Ces tribunes sont d'ailleurs si vastes qu'on pourrait sans problème y loger l'une de nos églises. Et surtout, elles abritent des splendeurs en matière de mosaïques qui ont survécu à 15 siècles de conquêtes, de tremblements de terre et de reconversions (en mosquée, puis en musée par Atatürk). Pour avoir visité la Basilique Saint Pierre de Rome — elle aussi si belle que monumentale —, je dois dire que j'ai ressenti encore davantage de respect pour ce lieu qui a traversé un millénaire de plus. Moins chargée d'or et moins richement parée, la basilisque Sainte Sophie me semble avoir un charme supplémentaire, sans doute hérité de son grand âge, des reliques de sa beauté un peu fanée qui n'en survie pas moins. Et peut-être parce que, si vous avez lu des évocations de la conquête ottomane de 1453 — d'une violence sans nom ! —, je me dis que l'homme a beau atteindre des sommets dans la violence sanguinaire, il est capable le lendemain de reconnaitre à ce point la beauté qu'il préfère préserver un tel joyau plutôt que de le détruire, même au nom de ses convictions ou de sa religion (quinze siècle plus tard, d'autres en feront de même à Paris au crépuscule de la Seconde guerre mondiale). C'est un peu tout ça, Sainte-Sophie, un monument déjà remarquable, mais que son histoire exalte encore davantage.
Pour boucler la boucle, nous avons fini la journée par une longue visite du fameux Bazar d'Istamboul, réputé comme le plus grand marché couvert du monde. Autre lieu, autre héritage, mais cette même impression de gigantisme qui vous laisse un peu sans voix. Il faut imaginé un dédale de hautes ruelles, recouvertes avec le temps, de sorte qu'on y déambule à s'y perdre dans une certaine chaleur (il faisait moins de 10° aujourd'hui dehors). Je ne connais pas les souks du maghreb et ne puis donc comparer, mais je dois dire que se faire durablement alpaguer par les marchands comme je l'ai vécu en Chine ou ailleurs m'aurait vraiment, vraiment gonflé. Mais pas de ça dans ce monumental bazar : on vous appelle, on vous attire, mais une fois, rarement deux, en tout cas jamais plus. Selon votre réaction, les marchands suivant dans la rue vous laisseront tranquille, vous permettront d'admirer leurs étals sans jouer les sangsues, se contentant de se tenir là, disponibles. Le processus se répète la ruelle suivante, de sorte qu'au bout du compte, vous êtes totalement libre de vos mouvements et de vos découvertes sans que vous ayez à gérer une quelconque promiscuité de « mouches voletant autour du pot de miel jusqu'à l'écœurement ». (Je mets des guillemets pour ne pas trop jouer les touristes supérieurs agacé par le ballet des autochtones).
Résultat : une très agréable visite qui me conforte dans mon impression première que les Stambouliotes sont décidément des gens fort accueillants. Et j'en ai aussi bien sûr pris plein les lieux entres bijoux, statuettes, échiquiers en bois précieux, narghileh, étoffes, tapis, gadgets, parures, etc. Spéciale dédicace à mon Guide du routard qui nous a indiqué quelques passages quasi-invisibles qui mène à des ateliers, des cours et des travées qu'on aurait, sinon, forcément loupés.
Le temps des achats venus, il faut bien sûr marchander, mais c'est une tradition nécessaire qui a somme toute son charme. Tout est dans le ressenti, dans la confrontation courtoise, concernant le prix, de son propre point de rupture avec celui du marchands. Dans la préparation (s'enquérir des prix de départs de différents articles lors des jours précédents dans d'autres quartiers, car les prix ne sont bien sûr jamais affichés), dans les mouvement du corps (se déplacer vers la sortie de l'échoppe, mais pas trop vite, pour marquer un point), dans le cinéma engagé avec sa compagne qui doit affiche un masque rétif, etc. Quand on a atteint le point de rupture évoqué plus haut, celui ou le marchand vous laissera partir faute d'entente, c'est le moment crucial : un pas, deux pas, trois pas... il vous suit encore un peu, accepte partiellement vos exigences... quatre pas, cinq pas... encore une petite part de gagnée... six pas... c'est bon, il accepte, et vous le dit l'air dépité. On se retourne, on fait l'échange, et on se dit qu'on a fait une bonne affaire... convaincu par ailleurs que le bonhomme pense la même chose. Petite victoire personnelle : un superbe narghileh de catégorie supérieure (j'ai pu m'en faire une idée après 3 jours d'informations collectées) négocié à 100 TL (environ 50 €) au lieu des 350 initiaux (tabac et pince en sus compris dans la transaction). Cela m'a pris une bonne demie-heure mais, au-delà de sa qualité, l'objet a en plus le gout de cette petite victoire qui vaut une histoire à partager avec ses amis. Une fierté à deux balles dont on se souviendra longtemps, alors qu'on évacuera bien vite le sentiment se savoir pertinemment que le vendeur — qui lui fait ça toute sa vie — demeure de toute façon le premier gagnant.
Voilà, j'ai écrit bien davantage que je ne l'envisageais en commençant ce post, mais je saurai au moins où le retrouver dans le forum de PKL quand me viendra l'envie de raviver mes souvenirs. Dernier jour de déambulations demain, dernière soirée stambouliote, puis retour samedi à 23h en notre belle cité lilloise.
@+ Farlen
Hier mercredi, nous avons donc visité le Palais de Topkapi si souvent porté au nues... mais qui m'a un peu déçu. J'éviterai les précautions de langage dans ce qui suit, considérez que cela ne relève bien sûr que de mon seul point de vue.
Je dirais donc que Topkapi est l'incarnation la plus saisissante du rapport que semble avoir Istambul à l'architecture. La ville regorge de petits bijoux, mais ils ne sont absolument pas mis en valeur. Le premier indice m'a été donné lors de notre visite de la Mosquée Bleue, monumental lieu de culte d'une beauté remarquable (les voutes recouvertes de mosaïques, etc.)... mais l'ensemble est passablement gâché par un invraisemblable salmigondis de câbles pendant des plafonds — soit longs de plusieurs dizaines de mètres et espacés de seulement 1 ou 2 mètres, c'est dire... — pour soutenir des sarabandes de lustres à environ 2 m du sol. Il faut le voir pour le croire ! Imaginez des centaines de câbles pendants des plafonds de Notre Dame ou de la Chapelle Sixtine, et vous comprendrez mon émoi et ma déception. Il va sans dire que la visite est indispensable et merveilleuse, mais il y a comme un sacré hic !
Idem, donc, pour le palais de Topkapi. C'est à voir, mais le laisser-aller dans l'entretien des lieux, le manque de rénovations et certains choix discutables dans les aménagements donnent à penser que les responsables de son exploitation n'ont pas (encore) véritablement compris comment mettre en valeur un tel joyau. Il parait dès lors bien pâle comparé à Versailles ou la Cité Interdite — non pas s'agissant de la taille, ça il n'y peut rien — qui m'ont mis sur le cul tant que me sentais « transporté » dans ce qu'ils représentaient. Alors oui, il y a le Harem, qu'on peux visiter en versant doublement le prix d'entrée, avec son enfilade de salles, ses bains, ses chambres et ses petits salons. Mais les pièces sont tellement vides qu'on peine à se représenter en 3D la splendeur des lieux pourtant devinées sur certaines peintures d'époque.
Pour tout dire, j'ai ressenti beaucoup plus d'émotions en visitant l'ancienne citerne — autrement baptisée « Palais englouti » — avec la mise en lumière rougeâtre et reposantes de ses quelque 300 piliers, ses passerelles qui vous entrainent au fil de l'eau dans cette paisible forêt de pierre souterraine...
Et puis... et puis...
Et puis, aujourd'hui, il y a eu la visite de la Basilique de Sainte-Sophie. Et je dois dire que cette fois, j'en suis littéralement resté sur le cul.
Penser qu'un tel monument, proprement gigantesque, ait pu être édifié en l'espace de seulement six an (!) au Vème siècle de notre ère défie toute raison. Et tant pis si un gigantesque échafaudages empli un quart de la voute principale du sol au plafond : le lieux est si remarquable, si monstrueux de magnificence qu'on tombe littéralement sous le charme.
À toutes les échelles, d'ailleurs. Car non seulement on peut l'apprécier depuis le plancher des vaches, mais l'accès aux monumentales tribunes latérales permet de l'admirer depuis les hauteurs. Ces tribunes sont d'ailleurs si vastes qu'on pourrait sans problème y loger l'une de nos églises. Et surtout, elles abritent des splendeurs en matière de mosaïques qui ont survécu à 15 siècles de conquêtes, de tremblements de terre et de reconversions (en mosquée, puis en musée par Atatürk). Pour avoir visité la Basilique Saint Pierre de Rome — elle aussi si belle que monumentale —, je dois dire que j'ai ressenti encore davantage de respect pour ce lieu qui a traversé un millénaire de plus. Moins chargée d'or et moins richement parée, la basilisque Sainte Sophie me semble avoir un charme supplémentaire, sans doute hérité de son grand âge, des reliques de sa beauté un peu fanée qui n'en survie pas moins. Et peut-être parce que, si vous avez lu des évocations de la conquête ottomane de 1453 — d'une violence sans nom ! —, je me dis que l'homme a beau atteindre des sommets dans la violence sanguinaire, il est capable le lendemain de reconnaitre à ce point la beauté qu'il préfère préserver un tel joyau plutôt que de le détruire, même au nom de ses convictions ou de sa religion (quinze siècle plus tard, d'autres en feront de même à Paris au crépuscule de la Seconde guerre mondiale). C'est un peu tout ça, Sainte-Sophie, un monument déjà remarquable, mais que son histoire exalte encore davantage.
Pour boucler la boucle, nous avons fini la journée par une longue visite du fameux Bazar d'Istamboul, réputé comme le plus grand marché couvert du monde. Autre lieu, autre héritage, mais cette même impression de gigantisme qui vous laisse un peu sans voix. Il faut imaginé un dédale de hautes ruelles, recouvertes avec le temps, de sorte qu'on y déambule à s'y perdre dans une certaine chaleur (il faisait moins de 10° aujourd'hui dehors). Je ne connais pas les souks du maghreb et ne puis donc comparer, mais je dois dire que se faire durablement alpaguer par les marchands comme je l'ai vécu en Chine ou ailleurs m'aurait vraiment, vraiment gonflé. Mais pas de ça dans ce monumental bazar : on vous appelle, on vous attire, mais une fois, rarement deux, en tout cas jamais plus. Selon votre réaction, les marchands suivant dans la rue vous laisseront tranquille, vous permettront d'admirer leurs étals sans jouer les sangsues, se contentant de se tenir là, disponibles. Le processus se répète la ruelle suivante, de sorte qu'au bout du compte, vous êtes totalement libre de vos mouvements et de vos découvertes sans que vous ayez à gérer une quelconque promiscuité de « mouches voletant autour du pot de miel jusqu'à l'écœurement ». (Je mets des guillemets pour ne pas trop jouer les touristes supérieurs agacé par le ballet des autochtones).
Résultat : une très agréable visite qui me conforte dans mon impression première que les Stambouliotes sont décidément des gens fort accueillants. Et j'en ai aussi bien sûr pris plein les lieux entres bijoux, statuettes, échiquiers en bois précieux, narghileh, étoffes, tapis, gadgets, parures, etc. Spéciale dédicace à mon Guide du routard qui nous a indiqué quelques passages quasi-invisibles qui mène à des ateliers, des cours et des travées qu'on aurait, sinon, forcément loupés.
Le temps des achats venus, il faut bien sûr marchander, mais c'est une tradition nécessaire qui a somme toute son charme. Tout est dans le ressenti, dans la confrontation courtoise, concernant le prix, de son propre point de rupture avec celui du marchands. Dans la préparation (s'enquérir des prix de départs de différents articles lors des jours précédents dans d'autres quartiers, car les prix ne sont bien sûr jamais affichés), dans les mouvement du corps (se déplacer vers la sortie de l'échoppe, mais pas trop vite, pour marquer un point), dans le cinéma engagé avec sa compagne qui doit affiche un masque rétif, etc. Quand on a atteint le point de rupture évoqué plus haut, celui ou le marchand vous laissera partir faute d'entente, c'est le moment crucial : un pas, deux pas, trois pas... il vous suit encore un peu, accepte partiellement vos exigences... quatre pas, cinq pas... encore une petite part de gagnée... six pas... c'est bon, il accepte, et vous le dit l'air dépité. On se retourne, on fait l'échange, et on se dit qu'on a fait une bonne affaire... convaincu par ailleurs que le bonhomme pense la même chose. Petite victoire personnelle : un superbe narghileh de catégorie supérieure (j'ai pu m'en faire une idée après 3 jours d'informations collectées) négocié à 100 TL (environ 50 €) au lieu des 350 initiaux (tabac et pince en sus compris dans la transaction). Cela m'a pris une bonne demie-heure mais, au-delà de sa qualité, l'objet a en plus le gout de cette petite victoire qui vaut une histoire à partager avec ses amis. Une fierté à deux balles dont on se souviendra longtemps, alors qu'on évacuera bien vite le sentiment se savoir pertinemment que le vendeur — qui lui fait ça toute sa vie — demeure de toute façon le premier gagnant.
Voilà, j'ai écrit bien davantage que je ne l'envisageais en commençant ce post, mais je saurai au moins où le retrouver dans le forum de PKL quand me viendra l'envie de raviver mes souvenirs. Dernier jour de déambulations demain, dernière soirée stambouliote, puis retour samedi à 23h en notre belle cité lilloise.
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