Me voilà de retour tout pas frais mais encore émerveillé d'un "road-trip" d'une quinzaine de jours en Californie avec comme point de départ Las Vegas ! Ce choix comme lieu de lancement de notre périple n'était absolument pas lié au poker mais à la proximité de quelques uns des grands parcs nationaux Américains. Mais bien évidement une fois à Vegas il m'était tout bonnement impossible de ne pas m'assoir à une table de poker. Seulement voilà, le budget voyage est très très serré et me laisse donc que peu de marge pour aller taquiner les Ricains sur leur terre. Ensuite il faut tenir compte d’autres paramètres : je ne me suis jamais assis à une table de cash-game de ma vie que se soit en casino ou cercles, j’ai la tête dans le sac après un voyage de plus de 17H où je n’ai pas fermé l’œil entre le départ de Lille et l’arrivée en fin de journée à l’hôtel, je ne reste que deux nuits en tout et pour tout à Vegas et le choix des rooms est tout bonnement gigantesque avec j’imagine des niveaux forcement très différents les uns des autres. J’opte donc le premier soir pour la sagesse et fait l’impasse sur le jeu pour tenter de glaner quelques heures de sommeils qui seront forcement précieuses pour le reste du voyage. La tentation était pourtant grande en balladant ce soir là au Bellagio. Je sortais du restaurant « Noodles » (merci au blog de Benjo pour cette excellente adresse) et sur qui je tombe : Elky et Mattern en train de faire les zouaves à l’entrée de la room de poker archibondée. Mais je le répète, sagesse !
Il me reste donc un soir pour jouer. C’est après une journée fort remplie : réveil à 6H du mat’, découverte de Vegas le jour, survol du Grand Canyon et autres curiosités naturelles en avion Cezna et descente en hélicoptère au fond du bazar pour la plus grande gifle de ma vie niveau paysage (je recommande très vivement cette expérience aux joueurs du forum en partance pour les WSOP, c’est tout bonnement époustouflant et très bon marché = 315$ par personnes pour 7H de grand frisson et me concernant un baptême de l’air en hélicoptère). Ensuite spectacle du Cirque du Soleil au Bellagio (absolument féérique) et me voilà à 1H du mat’ fin près à en découdre. C’est donc avec mes maigres 150$ que je me dirige vers la room du Luxor en me disant que le niveau sera plus abordable pour le petit amateur que je suis. Direction la table No-Limit 1$-2$, un rapide coup d’œil me permet de constater que les stacks sont pas trop énormes (au mieux 350$) et que les mines de certains sont encore plus marquées que la mienne. Le chef de salle m’indique un siège et c’est parti :
Je suis UTG pour la toute première donne, ma toute première main en cash-game et en plus ma toute première main à Vegas. J’ouvre, et là miracle :





Tellement en confiance d’ailleurs que je j’en bâcle mon jeu dans l’heure qui suis. Des relances inappropriées ou hors position, des call litigieux : au royaume, des limpers, calling station et autres chercheurs de ventrale. Sans y prêter vraiment attention j’entame vite mon tapis car en plus j’en oublie l’essentiel, la gestion du stack… Arrive deux coups qui vont carrément me mettre dans la zone rouge. Je rentre dans la deuxième heure de jeu, je suis revenu à mon stack de départ et je reçois












Arrive un nouveau joueur à la table, il s’assoie à ma droite et en jetant un coup d’œil je prend peur. Le pure Chicitos Mexicain tout droit sorti d’un gang de L.A. Cheveux en dread agrafées sur le crane et maillot de basket jusqu’aux genoux. Bref, niveau image j’avoue que j’étais dans mes petits souliers et je ne m’imaginais pas lui chatter dessus de peur de me ramasser une balle à la sortie du casino. En fait c’était un habitué des lieux super sympa avec qui j’ai papoté un bon bout de temps. On parle la France, lui d’où il vient, son taff, puis ça part sur la musique : « What Cypress Hill ? You know this band in France ? » Grave mon ami et meme que j’ai vu “Deliquant Habits » en concert dans ma ville. Il débloque grave, on trinque à table à coup de Corona, me propose de me ramener un Mac Do car il crève la dalle, bref on était loin des clichés des gangs Mexicains… et en plus il s’avère être un joueur aguerri ! On approche tout doucement les 5H du mat’, je stagne à 150$ rien de bien fulgurant, je gagne des petits pots et paye pour aller consulter des flops… bref, morte plaine !
Nous approchons les 5H30 et je reçois




A 10 minutes des 6 coups d’horloges mon poto l’Ecossais sort finalement un Full au Dames par je ne sais plus quoi et zou sous le nez le bonus, suis verdâtre pendant qu’il fanfaronne en fredonnant une nouvelle fois la Marseillaise. Il est donc 6H du mat’, la fatigue se fait sentir et la perte du bonus m’enlève une bonne partie de mes ambitions. Je suis aux alentours de 275 $, pas mécontent mais l’envie de continuer est là. Je perds 50 ou 60$ contre mon Mexicain sur un coup relancé par ses soins préflop que j’ai suivi au bouton avec 10-9o, je trouve mes deux paires sur un flop 10-7-9, il check, j’ouvre au ¾ du pot par crainte du tirage quinte, il paye, Aïe… brique, check-check, brique à la river, il bet la moitié du pot, je call juste. Il avait quinte avec J8 au flop. Nice hand ! Un canadien fraichement débarqué fait un full au 7 par les J et tiens la corde pour le bonus, il est 6H59, le croupier annonce « last hand » pour le bonus, je suis épuisé, encore avec 210$ et je me dis que ce sera la dernière main… et commença un rush et des rencontres de folie qui dureront une demi-heure :
Dernière main pour le bonus je suis cut-off -1 ça limpe 4fois comme d’habitude, j’ouvre


Trop happy le Benj’, le chef de salle ramène des Donuts et s’installe à la table et là je en vrac je touche 2 fois les As et 3 fois les Rois en une demi-heure… tout le monde débloque d’autant plus qu’en face je trouve une fois les reines qui envoie son tapis sur un flop de briques alors que j’ai les flèches. Je touche un set de 8 contre As-roi qui trouve son As au flop… bref, un carnage en règle, une samba sur la table, ça recave tout zazimut , l’Ecossais lance même à un nouveau venu « Don’t pay the Frenchie If you don’t have a nuclear bomb in your hand »… voilà sonne les 8H du mat’, je sors de la table saluant tout le monde restant en disant que je n’oublierai pas ma premiere partie à Vegas, lance encore 15$ au croupier qui dit en français « Merci Monsieur ». Rentré avec 150$ je ressors avec 870$ (bonus des 150$ compris) après 7H de jeu. Mon seule regret, ne pas avoir représenté Timale et son "I Show you My friend"

Trop happy, je rejoins ma chère et tendre qui s’inquiétait de mon absence, j’annonce la nouvelle : trop bon on a de quoi se faire quelques extras sur notre trajet… en route pour Death Valley !!!!